le vide
Evidemment, mon vide est pleins de couleurs merveilleuses depuis deux mois.
Pourtant me voilà épuisée. Sortir de chez moi représente l'impossible, un effort démesurée. Je suis tellement bien dans ma nouvelle maison.
N'avoir envie de rien, paniquée à la moindre sortie, être épuisée de rien, ça m'énerve au plus haut point.
La rentrée pointant son nez de jours en jours, je voudrais dormir éternellement pour l'éviter. De toutes façon je n'ai qu'à m'allonger pour roupiller.
Je ne me sens pas reposée pour un sou.
Et compter, toujours compter. "Calorie". Pfff...
Non seulement je compte les miennes, et en plus celles des autres ! C'est plutôt effrayant. Je calcule sans cesse, telle une obsédée du chiffre gras. Déjà pour me déculpabiliser de manger soi-disant "normalement". Moi j'ai l'impression de bouffer. Alors je compare dans ma tête avec les assiettes des autres, me rassurant en me voyant à la baisse, où en me forçant à la hausse pour que personne ne se doute...
Ça ne m'apporte que souffrances et tortures au final. L'aiguille de la balance s'obstine aisément vers la droite, et la culpabilité s'accompagne de haine quand je me mets à blâmer les autres intérieurement. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il finiront par être gros et affreux à ne pas surveiller leur alimentation. C'est plus facile de projeter ses craintes sur les autres. Ce doit être ça, ou je suis vraiment un monstre...
Alors le vide perd de sa si belle couleur, et la boucle est bouclée.
Maladie de merde.
Alors ma bulle, elle est pas belle !? Le chaton devient jolie minette, non ???